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L’endettement des pays d’Europe du Sud

Lorsque la France perdit sa cotation du fameux triple A attribuée par l’agence Standard & Poor’s, cette annonce fut ressentie comme un désaveu vis-à-vis du modèle français.

Néanmoins cela signifie bien plus lorsque l’on se situe à l’échelle européenne et il suffit seulement de noter le non triomphalisme de l’Etat germanique pour avoir maintenu sa cotation pour comprendre que ce n’est une bonne nouvelle pour personne dans la zone euro.

Adieu le Triple A

En effet, si on observe les pays ayant conservé la triple note (Allemagne, Pays-Bas, Finlande, Luxembourg), force est de constater que c’est avant tout la zone nord de l’Europe qui reçoit les lauriers et ce, au détriment de la zone sud de l’Europe, pour les nommer de façon plus implicite, les PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne).

Le problème est bien là, la zone Euro se retrouve scindée en deux parties bien distinctes. Les pays du Nord se doivent d’endosser le rôle de créancier par rapport aux « pauvres » débiteurs du Sud au risque de voir imploser la zone Euro et dans la foulée sa monnaie unique!

Cependant, on est en droit de se poser la question: jusqu’à quelle limite les créanciers accepteront-ils le rachat de dettes des débiteurs?

Le nord au secours du sud, pour combien de temps?

Les PIGS sont en train d’atteindre des taux d’endettement si élevés que c’est leur solvabilité globale qui est menacée (tant au niveau de la dette publique que privée). Alors si on considère que les pays du nord sont des établissements bancaires permettant aux pays du sud un rachat de crédit en allongeant sur la durée leurs dettes, et bien on peut penser que la banque finira par ne plus proposer d’offre de prêt du fait de la non solvabilité du client.

Evidemment l’Allemagne n’a aucun intérêt (pour le moment…) à ne plus soutenir ces pays car dans ce cas, ceux-ci pourraient être amenés à sortir de la zone euro pour un retour à leur monnaie et ne seraient plus capables de rembourser la totalités de leurs emprunts. On voit aussi que le marché est toujours à l’affût, notamment pour savoir si l’Espagne va accepter le plan de sauvetage prévu par l’UE et toutes ces décisions ont une influence quotidienne sur la bourse et les valeurs indexées sur l’Euro.

Une Union Européenne « Fédérale »

Une des voies de sorties préconisées pour faire face à cette hétérogénéité croissante de la zone euro serait d’adopter un nouveau système plus fédéralisé (tel le système américain) qui permettrait des transferts de fonds et revenus du nord vers le sud pour pouvoir combler une partie des déficits observés dans ces pays là.

Par exemple, favoriser le flux migratoire de retraités du nord vers le sud et dans le sens inverse, des travailleurs du sud vers le nord où il existe une offre sur le marché du travail. Mais contrairement aux Etats-Unis, nous ne parlons pas la même langue dans toute la zone euro et il est plus difficile d’émigrer d’un Etat à un autre.

Enfin l’Union Européenne doit absolument tirer les leçons de l’échec de la mise en place du pacte de stabilité budgétaire qui s’est avéré être bien trop contraignant pour les pays les plus pauvres surtout au moment de la crise.

La création d’autorités souveraines indépendantes de chaque Etat est nécessaire pour instaurer des mécanismes de rééquilibrage au niveau européen en laissant de coté les intérêts de chaque Etat et en se concentrant sur l’intérêt collectif de l’UE.

Les Etats européens seront-ils prêts à accepter de telles mesures qui leur feraient perdre eu peu plus de souveraineté ? Difficile de se l’imaginer pour l’instant…

J.S

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