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Too big to fail

Ces banques qui ne peuvent pas couler

Ce jeudi a été diffusée la liste des banques ou autres établissements financiers dont la situation financière en cas de faillite aurait des conséquences systémiques désastreuses sur l’économie et qui sont donc sous la vigilance des Etats pour être renfloués si cela devait arriver.

Cette liste est éditée par le FSB (Financial Stability Board) qui est un conseil de stabilité financière mandatée par le G20 regroupant les 20 pays les plus puissants de la planète au niveau économique. La liste contient en tout 28 établissements bancaires parmi lesquels on retrouve la BNP, le Crédit Agricole, la Société Générale et la Banque Populaire Caisse d’Epargne en ce qui concerne la France. Parmi les autres établissements présents, de gros acteurs du marché financier sont bien sûr présents tels que Citigroup, Goldman Sachs, Crédit Suisse, Dexia, USB, HSBC, BBVA, …

Cette mesure découle de la crise économique survenue en 2008 où on s’est aperçu que des établissements étaient en situation de faillite, à cause notamment des subprimes et des nombreux produits « toxiques » qui couraient dans les actifs de ces établissements. Le problème est que certaines de ces banques étaient tellement puissantes que leur faillite aurait entraîné dans son sillage la faillite de beaucoup de partenaires provoquant un chaos total à l’échelle mondiale.

Ce fut le cas par exemple pour le repêchage de l’assureur américain AIG qui fût renfloué par le gouvernement américain dans le seul but d’éviter des pertes désastreuses (3200 milliards) et la faillite de nombreuses banques partenaires. Ce sauvetage a également été appliqué pour la banque suisse UBS en 2008, dans ce cas, l’Etat helvète a agi en tant que prêteur en dernier ressort. Enfin, pour ce qui est de la France, en collaboration avec l’Etat belge, la banque Dexia a aussi hérité du même sort, avec le rachat de ses actifs.

Les mesures phares pour ces banques spéciales

Ces banques ont été nommées en raison de leur statut les Global SIFI (Sytemically Important Financial Institution) et ont été choisies à partir de divers critères décisifs que sont la taille du bilan, l’interconnexion avec d’autres banques, leur capacité à remplacer un concurrent défaillant, leur dimension internationale et la complexité de leurs activités. Pour le moment, ces banques continuent de fonctionner comme avant la crise, c’est-à-dire sans séparation entre leur activité de banque de détail et celle de banque d’investissement, en particulier spéculatif.

Néanmoins, un nouveau cadre réglementaire dit « Bâle III » doit entrer en viguer très prochainement et exigera à ces banques un élèvement de leurs fonds propres jusqu’à 8% généralement afin d’avoir les liquidités suffisantes pour faire face en cas de crise similaire à celle que l’on a connu en 2008. Le but étant que ces banques ne soient pas de nouveau en situation précaire ou surendettement et qu’il n’y ait d’autres solutions que de leur venir en aide pour éviter un effet domino sur l’économie.

Seul problème à cette nouvelle réglementation, peut être que les G SIFIs vont avoir tendance à profiter de leur statut, les dirigeants de ces banques pourront toujours penser qu’en cas de mauvaise gestion ou de crise, ils seront de toute façon soutenus par les Etats (et donc les contribuables) pour des plans de sauvetage en raison de leur importance sur le marché bancaire international. Autre problématique, les autres banques n’appartenant pas à ce « club » fermé pourraient se sentir lésés et en concurrence déloyale dans cette affaire.

Si cette mesure paraît être un nouvelle forme de vigilance et de mise en garde contre une crise économique, il n’en résulte pas moins qu’elle comporte en elle des effets inverses et peut avoir tendance à déresponsabiliser un peu plus les groupes bancaires qui régissent le marché mondial.

T.H

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